Chose promise chose due. J’ai retrouvé quelques informations
principales sur ce débat intéressant auquel j’avais assisté. L’ambiance, les
thèmes principaux et mon intervention, ce jour là. Mes notes, ayant été
classées depuis, je complèterais peut-être avec un autre billet, si le temps me
permet de retourner dans mes archives à cet effet. En attendant, voici quelques
éléments.
C’était le 07 avril 2012, dans l’est de Paris. La campagne
présidentielle avait déjà pris un rythme très soutenu, la première échéance
approchait ; sur le terrain les tensions étaient perceptibles, et j’avais
pu constater, désolée, que les citoyens ignoraient beaucoup des réformes
effectuées depuis 5 ans.
J’avais été conviée via les réseaux sociaux, à cette
conférence sur l’Islam et la Laïcité. Honorée de cette invitation, autant que
surprise, je ne pouvais néanmoins assister qu’à la seconde partie de la
conférence. Je suis donc arrivée, en cours de conférence, en ayant prévenu mes
hôtes.
Les intervenants étaient tous très intéressants et
maîtrisaient le sujet, ce qui n’était pas mon cas. La salle, était quelque peu
galvanisée, en cette période électorale ; il faut aussi rappeler que la
campagne de 2012 fut la première après l’avènement des réseaux sociaux ; elle
fut aussi la première, en terme d’intensité des attaques contre un Président de
la République.
Ce que vit M. le Président François Hollande aujourd’hui, face
au déchaînement sur les réseaux sociaux, n’est que le prolongement d’un
phénomène déjà subi par Nicolas Sarkozy. Les tensions au sein de la Cité,
étaient portées en 2012 par les médias, contre le pouvoir, et les réseaux
sociaux n’en n’étaient que l’antichambre ; l’avènement d’un rapport direct
entre le citoyen et le politique, que représentent dorénavant les réseaux
sociaux, a décalé le phénomène d’un cran : les citoyens relaient maintenant
eux-mêmes les informations et la désinformation ; l’avantage dès lors, est
que les médias peuvent mieux faire leur travail d’information, ils ont retrouvé
leur rôle : les rumeurs et tensions ayant leur espace dédié. On espère que
les médias sauront s’en contenter aussi en cas de changement de majorité.
Ceci
étant rappelé, revenons-en à cet après-midi du 7 avril 2012.
J’étais assise devant (où je m’étais glissée discrètement),
silencieuse, et ...
...j’écoutais très attentivement. Beaucoup de personnes de la salle (plus de 200 participants) se sont exprimées ; la période était donc l’occasion d’un déchaînement contre le pouvoir en place. Les questions du voile étaient au cœur des débats. Beaucoup de femmes étaient voilées dans la salle. Plusieurs participants ont exprimé leur sentiment d’être stigmatisés.
...j’écoutais très attentivement. Beaucoup de personnes de la salle (plus de 200 participants) se sont exprimées ; la période était donc l’occasion d’un déchaînement contre le pouvoir en place. Les questions du voile étaient au cœur des débats. Beaucoup de femmes étaient voilées dans la salle. Plusieurs participants ont exprimé leur sentiment d’être stigmatisés.
Dans mon souvenir, et sous cette réserve, j’ai pris la parole ensuite. Avec calme,
j’ai remercié chaleureusement mes hôtes après m’être présentée brièvement en
quelques mots, qui m’ont aussi permis de poser rapidement, nonobstant mon
approche toujours critique quel que soit le sujet d’étude : mon soutien à
Nicolas Sarkozy et son gouvernement, qui avaient, à mes yeux, apporté certaines
réformes importantes au pays, dans une situation difficile de crise.
Avec toute
ma sincérité, j’ai donc remercié mes hôtes pour cette occasion d’échanger :
je les ai pris à témoins sur le fait que j’étais là, venue à leur rencontre, moi
qui avais fait ce choix, et qu’ils ne devaient en conséquence pas se sentir
stigmatisés ; qu’il y avait sans doute beaucoup d’incompréhension de part
et d’autre. J’ai poursuivi, en indiquant que justement, personnellement j’ignorais
tout de leur religion, et que les tensions venaient à mon avis de cette
ignorance réciproque, et sans doute un manque de dialogue, au sein de la Cité ;
je précisais que j’avais fait cette démarche vers eux sans a priori, même si l’inconnu
peut parfois effrayer.
Je me souviens précisément avoir dit « je suis
venue à vous, comme une enfant, avec la simplicité et la neutralité d’une
enfant, pour comprendre, sans a priori ». C'est d'ailleurs le très grand avantage de l'ignorance assumée, celle qui étonne tant, de la part des enfants, qui posent toujours mille questions sans aucun a priori et avec une simplicité toujours déconcertante et qui inspire la bienveillance. Avez-vous remarqué combien les enfants, par leur simplicité et cette ignorance assumée, ont toujours le chic pour interroger la profondeur de l'âme sans préavis, et recentrent bien souvent les choses, ce faisant, sur l'essentiel ?
J’ai posé, une seule question je crois, « pour
comprendre justement » ajoutais-je : je souhaitais savoir si le Coran
imposait le port du voile, et le cas échéant quelle était la raison de cette prescription.
La salle est restée silencieuse après mon intervention ;
je crois avoir surpris. Plusieurs intervenants (L'Imam aussi dans mon souvenir), également surpris je crois, ont
répondu, qu’il n’y avait aucune obligation de porter le voile inscrite dans le
Coran. Et l’un d’entre eux (son intervention n'était pas prévue au départ je crois, et n'est donc pas portée à l'invitation jointe je pense ; j'ai sans doute noté cela dans mes notes, archivées donc en l'état), a même précisé que sa propre mère, très pratiquante
et respectueuse de l’Islam, n’avait jamais porté le voile.
La conférence s’est poursuivie. Ensuite, à l’issue, je fus
conviée à boire un thé à la menthe, dans une ambiance tout à fait charmante, et
simple, de dialogue, entre les intervenants, accessibles, et les participants.
Je garde un très bon souvenir de ces rencontres.