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16 août 2008

Postulat erroné : salariés versus entreprises, ces acteurs de l'économie et de la croissance n'auraient pas d'intérêt commun...

Le 11 juillet 2008 : envoi par mes soins d'un message à destination de la chambre de commerce d'un pays limitrophe de la France, membre de l'UE, pour demander où pourrais-je trouver des informations quant à la fiabilité d'une entreprise ; je n'avais trouvé aucune information officielle à l'issue de recherches préliminaires sur celle-ci, qui avait fait paraître une offre d'emploi ; je n'avais même pas trouvé cette entreprise dans l'annuaire national professionnel. Celle-ci affichait pourtant un siège déclaré sur ce territoire, sur son site internet ; étant en transition professionnelle et en recherche active, même à l'étranger, je suis néanmoins prudente (ayant déjà rencontré des entrepreneurs peu scrupuleux, voire pire, cf. non paiement des salaires etc...), et préfère vérifier le sérieux (la transparence en étant souvent le reflet) des entreprises auprès desquelles je développe des contacts.

Le même jour, réponse de la chambre de commerce : avant de m'indiquer ...
... plusieurs sources d'information, la personne a cru bon de m'informer que la chambre de commerce n'est pas compétente pour renseigner les salariés, car sa compétence s'arrête au traitement des demandes des patrons...

Cette vérité ainsi servie, il me paraît intéressant de soulever les questions suivantes, et important d'y réfléchir au-delà de poncifs un peu simplistes :

- La fiabilité d'une entreprise, n'est-elle pas, aussi, une information qui concerne une chambre de commerce ?

Il me semble qu'il s'agit là de l'impact qu'une entreprise peut avoir sur son environnement économique : ses partenaires, ses employés, l'Etat (directement ou indirectement) ; une déconfiture, si elle est parfois subie et la résultante de comportements de bonne foi (et doit être admise bien sûr en ce cas), peut aussi être, malheureusement, la résultante d'une toute autre démarche (fraude, en recrudescence à mon humble avis, vu mes propres constats… tirés d'une démarche empirique : la réalité, donc), condamnable cette fois, et préjudiciable, ne serait-ce qu'aux entreprises qui sont ses partenaires de bonne foi... sans parler du coût provoqué en terme d'emploi... et des répercussions financières qui en découlent : salaires assumés par des fonds de garantie qui n'ont, parfois, même pas été approvisionnés par le déconfit etc... (au détriment des autres entreprises, donc...)

Ici, je voudrais évoquer, et j'aurais l'occasion d'y revenir plus amplement ultérieurement, la vague actuelle de réformes en France (certaines étant justifiées et incontournables, je l'avoue aisément), risque tout de même d'aboutir, sur certains points à un résultat contraire au but recherché ; par exemple, je souhaite attirer l'attention sur les dispositions visant à permettre une dispense d'inscription de certaines très petites entreprises ... personnellement, je voudrais exprimer mon inquiétude à ce sujet, et poser cette simple question supplémentaire : est-ce l'intérêt des entrepreneurs d'organiser un contexte où l'opacité totale risque de s'installer ?
Personnellement, je ne le crois pas. Les derniers évènements de l'actualité (chute de la bulle de l’immobilier, la plus grosse faillite bancaire en 24 ans du subprime, des procédures de gouvernance non respectées dans nos propres établissements en France entraînant des conséquences financières exorbitantes, je dirais même « indécentes », face à notre besoin d’employer intelligemment l’argent disponible pour favoriser notre croissance…) prouvent que seul un bon management de risques, une anticipation raisonnable de ceux-ci et un attachement à la conformité, permettront à notre tissu économique de se développer de façon saine, assurant ainsi la sécurité et le bien être de tous les acteurs de notre économie.

Les chambres de commerce ont, à mon avis, une vraie carte à jouer ici, car c'est précisément défendre l'intérêt des entreprises, que de réguler leurs pratiques, en étant très rigoureux et en permettant d'identifier les "patrons" dont les pratiques doivent être réorientées voire corrigées.

Autres interrogations subsidiaires : est-ce en dépénalisant que le but d'une croissance durable sera atteint ?...Un transfert de certaines sanctions pénales vers des sanctions civiles (majoritairement financières) assurera-t-il plus de sécurité aux acteurs économiques... et plus d'égalité entre eux (les PME-PMI ont-elles les moyens de s'affranchir du droit...) ? Tout cela fera aussi l'objet de publications ultérieures.

- Opposer les intérêts des salariés d'une part et des patrons de l'autre, est-ce une approche réaliste et efficace pour la croissance durable des entreprises, dont nous avons tant besoin en cette période de croissance sinistrée... ? Je ne le crois pas. D'abord, pour ce qui concerne la France, continuer à opposer ainsi ces deux acteurs économiques, pourtant indissociables, risque de précipiter les hémorragies financières de notre "business model" national... qui repose tout entier sur l'équilibre de notre système de solidarité... on en a déjà vu les effets sur le système des retraites... allons-nous continuer ainsi, à opposer des intérêts qui convergent pourtant forcément, et conditionnent la bonne santé de notre économie et de notre système tout entier ??

Ensuite, les PME-PMI comptent en France près de 90% de TPE, et représentent plus de 90% de la totalité des entreprises (ce taux étant comparable au niveau européen), et constituent par conséquent, incontestablement, le levier des solutions à la majeure partie de nos maux : or, si l'on continue d'opposer l'intérêt des salariés et l'intérêt des entreprises, croit-on vraiment organiser ainsi les conditions favorables à un changement profitable à tous ??? CQFD…
Il faut donc inciter les PME-PMI, notamment les TPE, à recourir à du personnel qualifié, qui leur permettra d'accéder à une croissance durable, si besoin en utilisant le levier fiscal ou l'allègement de charges pour l'embauche à temps partiel, y compris de personnel cadre (qui subit, dans les faits, une forte discrimination à l'embauche...), et assurer ainsi leur possibilité de recours ponctuel aux expertises nécessaires, sans générer de coût fixe démesuré.

Pourquoi dans les faits, les TPE ne recourent-elles pas à du personnel expert (qui a souvent le statut cadre, sur les fonctions clés du management) ? Pourquoi en sont-elles privées de fait ? Au profit de qui, cette situation, préjudiciable à leur croissance (les résultats sont là...), s'est elle installée ?...

A mon humble avis, tous les organismes représentant les entreprises défendraient parfaitement l'intérêt des entreprises en défendant ces points, et en cessant d'opposer continuellement, et de façon un peu simpliste, les salariés et les entrepreneurs... et en cessant d'opposer le droit/la conformité d'une part et les entreprises de l'autre, les conséquences d'une telle approche, basée sur une analyse exclusivement "court terme" et étriquée (celle du chiffe, sans aucun doute ; certes nécessaire, mais non suffisante), sur l'ensemble de notre économie, sont pourtant assez visibles...

Allons-nous continuer dans une telle cécité organisée ?

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