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Au détour d'une conversation récente, je faisais noter non seulement l'origine extranationale, belge, de certains de mes ancêtres, mais aussi indirectement d'autres pays, comme l'Espagne ou l'Italie, puisqu'ayant également des origines plus directes, auvergnates.
En Auvergne, le dialecte est le reflet, à certains égards, de ce meltingpot de cultures, mais pas seulement : l'art culinaire également.
C'est le cas pour la plupart des régions de France. Il suffit d'observer le dialecte basque par exemple, et l'art culinaire de cette région également.
Je ne vais pas passer en revue toutes les régions de France, mais la même observation peut être faite pour la Bretagne, l'Alsace etc.
Il me vient à l'esprit aujourd'hui, une conversation qui date un peu, cependant elle me semble appropriée à la discussion. Une personne me rapportait alors, avoir testé la coûtume de manger des boulettes de riz et de viande avec les mains, chez un de ses amis qui l'avait invité à sa table ; il me faisait observer à cette occasion, que l'épouse officielle de son ami ne mangeait pas à la table des hommes.
Je sais que certains et certaines vont bondir à la lecture des lignes qui précèdent. Essayons de raisonner en terme de rencontre culturelle, si vous le voulez bien.
De mon point de vue : ce que les uns et les autres font dans la sphère de leur domicile, dans le cadre de leurs coutûmes d'origine, relève de la sphère personnelle et doit être respecté tant qu'il n'y a pas de conflit avec des principes fondamentaux remettant en cause l'organisation de la société d'accueil, d'une part, et/ou avec des principes fondamentaux garantissant la liberté individuelle et la dignité d'autre part, autrement dit tant qu'il n'y a pas de contrainte telle d'un individu qu'il ne puisse librement choisir un autre mode de vie (et là, les structures d'organisation de notre société doivent permettre l'identification d'une telle contrainte, et l'accompagnement vers le choix d'un autre mode de vie, le cas échéant ; je crois, enfin, il me semble, même si tout n'est pas parfait, que de nombreuses structures existent dans notre pays à cet égard, et cela me semble très positif ; il faut savoir rendre à César ce qui lui revient).
C'est ainsi, il me semble, que l'on peut tirer l'extrait positif de la rencontre culturelle. Les principes et les coûtumes essentiels qui sont le fondement du lieu d'accueil sont ainsi respectés, tout en permettant aux autres cultures de s'adapter naturellement et progressivement.
A d'autres égards, la rencontre culturelle opère une influence réciproque plus importante : l'art culinaire en est un exemple flagrant (comme les dialectes construits au fil des siècles).
Des restaurants de spécialités peuvent proposer la découverte d'une culture le temps d'un dîner, est-ce à dire pour autant que tous les restaurants vont cesser leur approvisionnement en couteaux et fourchettes pour revenir au repas avec les mains ? C'est peu probable.
Des restaurants de spécialités peuvent proposer la découverte d'une culture le temps d'un dîner, est-ce à dire pour autant que tous les restaurants vont cesser leur approvisionnement en couteaux et fourchettes pour revenir au repas avec les mains ? C'est peu probable.
Sur ce point, il faut d'ailleurs noter qu'une telle hypothèse impliquerait l'anéantissement d'une partie de l'économie : les artisans fabriquant les couteaux, et les fourchettes, disparaîtraient... des entreprises disparaîtraient et des salariés seraient licenciés, en cascades.
Sans doute faut-il tout simplement extraire le positif : de nouveaux restaurants de spécialités d'une part, et des repas dans la sphère personnelle seront organisés sans couteau ni fourchette, le temps d'une soirée entre amis, et chacun goûterait les boulettes de riz et de viande avec les mains, femmes et hommes réunis à table, sur fond de musique locale par exemple.
Voilà en quelques mots, je crois, à partir d'un exemple signifiant, une mise en lumière qui parle concrètement. Le compromis.
Je crois en la sagesse suffisante de l'Humanité, pour oeuvrer sur des bases intelligentes en matière d'intégration de cultures variées, où chacun travaille à l'amélioration de sa propre culture dans un objectif louable, qui reste et demeure le respect minimum et essentiel de chaque être humain en tant que tel ; un peu comme l'esquisse que le dessinateur travaille, à coup d'essais gommés, pour mieux refaire, et s'approcher ainsi autant que possible, du trait juste.
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